De la vaste pratique scripturaire des lettrés chinois, on retient le plus souvent quelques textes insérés dans des anthologies littéraires, détachés de leur contexte de rédaction et laissés dans une ' ignorance relative des petites formes auxquelles ils appartiennent. Or, une telle habitude de lecture, dans les langues occidentales, produit un effet de distorsion, accréditant l'image d'une littérature douce-amère, préoccupée de recherche intérieure, ouverte aux mystères naturels et aux expériences de sagesse. Sans nier cette orientation possible, le présent volume propose de montrer, à travers un auteur et sa pratique d'écriture dans un genre, un lettré au travail. Su Shi (1037-1101), l'un des plus grands prosateurs, poètes et penseurs de la Chine des Song, a en effet, sa vie durant, manié la forme de la commémoration, pièce brève, originellement destinée à être gravée sur stèle pour saluer l'érection d'un bâtiment officiel ou d'une demeure privée, qu'il ouvre à de nouvelles thématiques : éloge d'administrateurs compétents et vertueux, récits de promenades, considérations politiques, relectures de l'histoire, notes plus autobiographiques sur le statut même du lettré, variations bouddhiques ou taoïstes sur l'Absolu, découverte des vertus de l'art. Tour à tour prudentes, narquoises, érudites, précises ou empreintes d'autodérision, les soixante et une commémorations brossent le portrait d'un esprit libre, soucieux de mettre sa pensée en conformité avec ses actes, prompt à révoquer les savoirs révolus au contact de l'expérience, attaché à construire une éthique communautaire et à restituer, au-delà des oppositions de doctrine, la mission confucéenne par excellence : apprendre à être un homme.
GHOST TOWNUne symphonie familiale d’une rare poésie au cœur de la fête des Fantômes dans la campagne taïwanaise.
Benjamin d’une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Après avoir passé plusieurs années en prison à cause d’une relation avec un homme violent, il décide de rentrer à Taïwan et d’élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu’il reconnaît à peine. Le seul endroit qui n’a pas changé est sa maison où règnent toujours les mêmes règles, les mêmes blessures et, surtout, les mêmes silences.
« Une symphonie familiale mélancolique d’une rare poésie » Le Monde « Un drame familial, une histoire de Taïwan et un meurtre, tout cela en un formidable roman. » TheNew York Times
Kevin Chen est né à Yongjing et a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur. Il vit aujourd’hui à Berlin et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise.
Traduit du chinois (Taïwan) par Emmanuelle Péchenart580/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503083040002