Le sel, généreusement dispensé par la nature, a joué un rôle fondamental dans les diverses cultures humaines. Indispensable aux êtres vivants, présent dans chaque foyer, il donne saveur aux aliments, permet de les conserver et joue un rôle biologique important dans l'équilibre d'un organisme. Consommé par tous quotidiennement, on lui accorde également une valeur rituelle et symbolique, voire un pouvoir magique. Produit unique et abondant, il est néanmoins souvent caché, enfoui dans le sol ou bien en dissolution dans la mer. Les hommes ont donc fait preuve, depuis les temps préhistoriques, de beaucoup d'ingéniosité à l'extraire. Comment le sel est-il produit ? Où le trouve-t-on ? Comment s'échange-t-on cette denrée ? Qui en tire le meilleur profit ? En dix chapitres, dix études qui peuvent se lire séparément les unes des autres, le livre répond à ces questions.
On découvrira la peine des esclaves et des forçats dans les bagnes du sel, le partage des revenus au détriment des sauniers, la construction d'une saline fortifiée aux portes de la Camargue, les efforts des Suisses longtemps démunis pour faire venir le précieux minéral, l'entrée du sel dans l'économie mondialisée dès la fin du Moyen Âge, les flottes des puissances maritimes du nord de l'Europe qui traversent l'Atlantique à la recherche de ce produit stratégique, l'instauration de la gabelle dans un grand nombre d'États, etc. Grand produit agricole, minier, industriel et commercial, le sel est entré précocement dans la révolution industrielle, il a ensuite ouvert les voies de la mondialisation, accompagnant une fois de plus une grande mutation de l'économie-monde et ce, bien avant la fin du XXe siècle.
ISBN-10:
2271116732
作者 Auteur:
JEAN CLAUDE HOCQUET
出版社 Editeur:
CNRS - CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
GRAMMAIRE DES CIVILISATIONSAu début des années soixante, Fernand Braudel fut sollicité pour rédiger un texte consacré aux grandes civilisations, désormais au programme des classes de terminale, un projet qu'il défendait de longue date. Dans ce manuel, publié pour la première fois en 1963, la langue de Braudel, éloquente et limpide, sa volonté de transmettre à un jeune public une vision de l'Histoire nourrie des autres sciences humaines, servirent à merveille la conviction qui fut toujours la sienne : "Enseigner l'histoire, c'est d'abord savoir la raconter." Par son ambition - il s'attache successivement à l'islam, à l'Afrique noire, à l'Extrême-Orient, aux civilisations européennes, à l'Amérique et à la Russie - et la clarté de son propos, Grammaire des civilisations est devenu un classique traduit en plusieurs langues.720/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503002058116
LES GRANDES DECONVENUES - LA RENAISSANCE, SUMATRA, LES FRERES PARMENTIEROn dit que la France, au XVIe siècle, a manqué son rendez-vous avec le Monde, puisqu’elle n’aurait pris aucune part à l’épopée de l’exploration des sociétés lointaines – flirtant avec le Brésil, mais boudant l’Asie. Pourtant, deux capitaines dieppois, Jean et Raoul Parmentier, conduisent jusqu’à l’île de Sumatra, en 1529, deux nefs de fort tonnage. Ils en ramènent des plaies, des bosses et un peu de poivre. Aujourd’hui oubliée, leur navigation fut érigée au XIXe siècle en preuve incontestable d’une contribution française glorieuse à la geste des Grandes découvertes. C’est toute la Renaissance occidentale qui aurait débarqué, sous pavillon tricolore, en Insulinde. La fable est flatteuse pour l’idée que nous nous sommes longtemps faite de nous-mêmes comme de pionniers, voire de missionnaires de la « modernité ». Il n’est pas certain qu’elle résiste à l’examen. Menée en archives et dans les méandres des chroniques, l’enquête oblige à s’intéresser d’un même mouvement au monde des marins normands et à celui des négociants malais, à la cour de François Ier et à celle du sultan de Tiku, à la poésie mariale du « Puy » de Rouen et à celle des maîtres de mystique musulmans. Ce qui se joue alors le long du troisième parallèle, lorsque les Dieppois font relâche à Sumatra, ne se comprend qu’à condition de rouvrir les portes de la comparaison – entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est aussi bien qu’entre le savoir des « gens de mer » et celui des érudits. En nous aidant à contempler, défardées, nos grandes déconvenues, cette traversée nous invite à penser la « modernité » au pluriel et la Renaissance au conditionnel.
Directeur de recherche au CERI (Sciences Po-CNRS), Romain Bertrand est notamment l’auteur, au Seuil, de L’Histoire à parts égales. Récits d’une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle) (2011), et Le Détail du Monde. L’Art perdu de la description de la nature (2019). Il a également dirigé L’Exploration du monde. Une autre histoire des Grandes Découvertes (2019).1,350/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503002058106
L'HISTOIRE A PARTS EGALES - RECITS D'UNE RENCONTRE, ORIENT-OCCIDENT (XVIE-XVIIE SIECLE)S'il n'a jamais été autant question "d'histoire-monde", c'est souvent la même histoire du monde qui s'écrit : celle de l'Europe et de son "expansion" en Afrique, en Asie et aux Amériques. Comme si les sociétés extra-européennes se trouvaient toujours réduites à leur rapport à l'Europe. Pour Romain Bertrand, il n'est d'autre remède à cet européocentrisme obstiné qu'une histoire à parts égales, tramée avec des sources qui ne soient pas seulement celles des Européens. C'est ce qu'il propose dans ce texte, en offrant le récit détaillé des premiers contacts entre Hollandais, Malais et Javanais au tournant du XVIIe siècle.880/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503002058045