Si Chen Yuhong est apparue relativement récemment sur la scène poétique taïwanaise ― peu avant l'an 2000 -, elle n'y est pas passée inaperçue, créant un univers très personnel marquant les esprits par une profusion d'images frappantes et raffinées. Inspirée par de nombreux modèles, de Sapphô à Louise Glück, de Li Qingzhao à Marina Tsvétaiéva, elle pose un regard de peintre et de mélomane sur le monde qui l'entoure, avec lequel elle entretient un rapport immédiat et sensoriel. S'appuyant sur de riches connaissances en matière de flore, de faune, de climat, d'astronomie, elle célèbre inlassablement la mer, la nature et le cosmos dans une poésie délibérément apolitique, profondément lyrique, à l'atmosphère douce-amère. Voyageuse à l'esprit cosmopolite, Chen Yuhong nous entraîne aux confins de la Chine, fascinée par la spiritualité des bouddhistes tibétains ou par les sonorités apaisantes du pentacorde ouïghour, ou bien au Japon pleurer les victimes du tsunami de Fukushima en 2011, ou encore dans un pays insolite, sans ombre, évoquant un au-delà peuplé de fantômes ou d'immortels. Cet univers foisonnant où la nostalgie est "plus longue que la route que la saison des pluies que la pensée du serpent que le regard du chat plus longue que les cheveux emmêlés du figuier pleureur" abonde en métaphores. Chen Yuhong s'imagine bondir vers une autre galaxie au temps où le soleil rétrécira en un nain blanc, ou bien rêve parfois, tout simplement, de fuir hors des sensations, hors du temps, hors des mots, dans un état qui ressemble fort à l'Eveil bouddhique.
NOUVELLES DE CHINEComment rendre lisible une littérature contemporaine issue de l’immense pays de Chine, avec ses peuples (un quart de la population mondiale), sa diaspora infatigable dispersée aux quatre coins de la planète, sa pensée politique unique (?) et ses dérives supposées, sa censure congénitale et son ordre policier, son gigantisme architectural, ses millions de travailleurs qui constituent encore l’atelier du monde même s’il est remis en cause à la fois par la pandémie et par le spectre d’une récession sans précédent du fait des conséquences de l’enfant unique… Les enjeux sont hors normes, hors de toute mesure, pour cet empire qui se dit du milieu et qui veut clairement accroître sa domination partout. La littérature, en regard, ne pèse pas bien lourd – et pourtant ! Les six jeunes auteurs réunis ici ont tous une vision un peu différente pour avoir goûté aux douceurs de l’étranger, de l’ailleurs, de l’exil ou simplement du voyage. C’est à la fois leur charme, leur vigueur et leur originalité, et en même temps leurs limites. Mais comment faire autrement ? Peut-être que ce « pays » n’existe pas. Ce recueil de « Nouvelles de Chine » tente d’apporter un éclairage humain sur tous ses aspects à la fois, loin de toute prétention, car il vaut mieux en connaître quelques-uns plutôt que de repousser l’inconnaissable en bloc. Extrait : « Pas un souffle de vent, la nuit sera chaude. Shanghai arbore déjà sa scintillante robe nocturne et contemple ses paillettes chatoyantes dans le fleuve Huang Pu. L’étoffe lumineuse des gratte-ciel se délaye avec élégance dans les eaux millénaires, avec la ligne mordorée du Bund. À travers la fenêtre arrière, Bai Lian voit les lumières défiler. Le taxi ne roule pas vite, mais le regard de Bai Lian ne s’arrête sur rien de particulier. Une mosaïque continue et presque fluide finit par se former devant ses yeux. Le calme à l’intérieur du taxi contraste étrangement avec l’agitation que l’on devine de l’autre côté de la vitre… » Avec les textes de Cai Chongguo, Chan Metung, Guan Jian, Jia jia, Van Quynh Anita et Zeng Jinyan660/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404293040003
LA MORT IMMORTELLEUn demi-siècle après l’Ultime Bataille, l’équilibre précaire dû à la dissuasion de la forêt sombre continue de maintenir les envahisseurs trisolariens à distance. La Terre jouit d’une prospérité sans précédent grâce au transfert des connaissances et des technologies trisolariennes. La science humaine connaît des progrès pour ainsi dire quotidiens, les Trisolariens découvrent avec fascination la culture humaine et l’espoir grandit que les deux civilisations puissent bientôt coexister pacifiquement sans la terrible menace d’une annihilation réciproque. Mais lorsqu’une ingénieure en aéronautique originaire du début du xxie siècle sort de son hibernation, elle réveille avec elle le souvenir d’un programme qui menace cet équilibre. Bientôt, l’humanité aura à faire un choix : partir à la conquête d’autres univers ou mourir dans son berceau.
Après Le Problème à trois corps et La Forêt sombre, Liu Cixin referme l’un des cycles de science-fiction les plus ambitieux de ce siècle.720/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404293040002
TAIPEI PIANISSIMOLe vent de ces années soufflait des rides sur l’eau, je fermai les yeux, rentré en moi-même, je laissai mes mains trouver dans le noir leur position sur le clavier. Je frappai la première note de la sonate. Un veuf qui pleure une musicienne. Un accordeur de piano qui cache une vie de secrets. Un piano Steinway désaccordé. Un voyage à la découverte de soi à travers le temps et les continents, d’une maison d’enfance dans une ruelle de Taipei à New York sous la neige. Quelle trahison et quel chagrin d’amour ont poussé un jeune prodige de la musique à renoncer à la grandeur ? La beauté naît-elle sur scène, sous les mains du pianiste, ou se cache-t-elle dans l’âme du piano ? Voici un roman d’une délicatesse infinie, tout bruissant de silences, de notes, d’accord parfait et d’amour tu, d’une nostalgie et d’une poésie envoûtantes. Taipei pianissimo a décroché tous les plus grands prix littéraires de Taïwan en 2020.940/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404293040001