« Six jours par semaine, six heures par jour, souvent le matin, Berthe accueille les visiteurs dans le grand hall d’entrée de Yad Vashem. Debout. Elle s’adresse à eux en hébreu, français, anglais et allemand pour guider, proposer des audioguides, des plans du mémorial… ou des mouchoirs en papier pour essuyer les larmes à l’issue de la visite. Toute sa vie, Berthe s’est tenue debout. En Savoie quand il fallait vivre cachée. À Lyon après-guerre quand elle a dû repartir de zéro avec ses parents. Aujourd’hui encore, à peine tassée, toujours vive et lumineuse, Berthe a pris le temps de s’asseoir avec moi pour me raconter cette incroyable vie commencée il y a presque 90 ans. Elle n’a oublié aucune date, aucun nom, aucun lieu. De la Pologne à Israël en passant par Lyon et la Savoie, je chemine dans des mondes qui n’existent plus : l’Israël des pionniers des années cinquante, la Savoie paysanne des années quarante, la Lyon ouvrière et industrieuse des années trente, le shtetl polonais du début du XXe siècle englouti par l’Holocauste. Sa vie est aussi une leçon de vie. »Frédéric Métézeau 1941, Berthe Badehi, 9 ans, juive, doit quitter Lyon et ses parents pour aller se cacher dans un village de Savoie. Avec en poche rien d’autre qu’un faux certificat de baptême, rédigé par un curé ami de son père, elle trouve refuge dans une ferme tenue par une femme qui la protégera envers et contre tout. Après cette enfance cachée, Berthe rentre à Lyon retrouver ses parents. C’est l’après-guerre, l’étrange retour à la « normale », l’attente de ceux qui ne reviendront pas des camps. Puis l’amour, le mariage et le départ en Israël. Une nouvelle vie, un nouveau pays, de nouvelles guerres aussi. Un récit de vie extraordinaire et lumineux, à la première personne coécrit avec Frédéric Métézeau.
STALINEEn 1938, une maison d'édition américaine, Harper and Brothers, suggère à Trotsky d'écrire une biographie de Staline. Lorsque Trotsky est assassiné, en août?1940, il laisse cette biographie inachevée, mais l'essentiel a été écrit. Ce n'est ainsi qu'en 1946 que l'ouvrage paraît aux États-Unis et deux ans plus tard en français, aux éditions Bernard Grasset. Cependant, depuis, les multiples éditions françaises successives de cette biographie ont proposé des versions tronquées ou incomplètes. La nouvelle traduction présentée ici est notamment enrichie de plusieurs chapitres du manuscrit qui ne figuraient pas dans les éditions précédentes. Le Staline de Trotsky tente d'expliquer certains des événements les plus décisifs du 20e siècle, non seulement en termes économiques et sociaux, mais également par le parcours et la psychologie individuelle de l'un des protagonistes-clés de ce drame historique, Staline. Cette étude montre la manière dont le caractère particulier d'un individu, ses traits personnels et sa psychologie interagissent avec les grands événements. Par quels processus Staline a-t-il pu devenir un tyran et un monstre? Comment l'URSS a-t-elle pu trahir les idéaux d'émancipation nés de la révolution d'Octobre? S'appuyant sur une masse de matériaux soigneusement assemblés à partir de ses archives personnelles et de nombreuses autres sources, Trotsky apporte ses réponses à ces questions.1,650/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2407001953520
HISTOIRE INTIME DE LA V REPUBLIQUEQuand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entre autres, de la guerre d'Algérie et de l'effondrement des "élites". Prophétique, machiavélique et prosaïque, il l'a remise debout en à peine un an, sans négliger les plus infimes détails, ni lésiner sur les roueries et les mensonges. Le personnage que je dépeins est bien plus complexe que celui de la légende. F.-O. G. Dans le premier tome de son Histoire intime de la Vᵉ République en trois époques, Franz-Olivier Giesbert revisite les années de Gaulle en y mêlant ses souvenirs personnels, pour dresser un portrait du Général en visionnaire, aussi inspiré que madré.520/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2406170880001
TAKSIM ! - CHYPRE DIVISEE, 1964-2005Le témoignage poignant des Chypriotes du Nord et du Sud sur la séparation de leur île, soigneusement rapporté et commenté par deux chercheurs, lors de leurs enquêtes de terrain de 1995 à 2004.
À Chypre, indépendante depuis 1960, l’agressivité des mouvements nationalistes importés de Turquie et de Grèce a abouti à des affrontements interethniques, à la séparation des communautés grecque et turque, autrement dit orthodoxe et musulmane, et enfin à une tentative de coup d’État pro-grec suivie d’une intervention armée turque qui a accompli le partage (taksim) de l’île en 1974. À l’époque, environ un tiers des Chypriotes ont subi un ou plusieurs exodes forcés et le tissu social de l’île a été détruit. De 1995 à 2004, les auteurs de cet ouvrage ont écouté la population, surtout du côté turc, jusqu’alors négligée par la recherche. Les témoignages recueillis, parmi des « gens de peu », disent le malheur de la déchirure comme les craintes et les espérances de ceux qui tentent de reconstruire une mémoire commune. Cette étude illustre les dégâts du nationalisme, plaqué sur la religion et souvent artificiellement inculqué dans l’esprit de populations qui vivaient ensemble, parfois difficilement, mais sans se faire la guerre. À son échelle, le cas chypriote n’est guère différent du désastre yougoslave, vingt ans plus tard : le danger n’est pas dans l’Autre, mais dans les nationalismes qui jouent avec le feu.1,160/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270880002
ALPHONSE DUPRONT : DE LA ROUMANIE - TEXTES SUIVIS D'UNE CORRESPONDANCE AVEC EMIL CIORAN, EUGENE IONELa France et la Roumanie des années 1930 aux années 1960, à travers les textes d'Alphonse Dupront, ancien président de la Sorbonne : ses discours, rapports et écrits personnels, mais surtout les lettres échangées avec Ionesco, Cioran et Eliade. L'histoire d'amitiés profondes et d'une passion pour la Roumanie.
La passion pour la Roumanie est une dimension méconnue de la personnalité d’Alphonse Dupront (1905-1990), historien des sensibilités collectives et anthropologue du sacré, dont la thèse, Le Mythe de croisade (1956), a fait date dans l’historiographie française. Cette passion est née alors qu’il était à la tête de l’Institut français de Bucarest, entre 1932 et 1940, et l’a accompagné pendant la prodigieuse carrière scientifique qu’il a poursuivie en France, à l’université de Montpellier, puis à la Sorbonne. Éparpillés dans des publications peu accessibles ou totalement inédits, les textes réunis pour la première fois dans ce volume sont un témoignage révélateur de son regard clairvoyant sur l’histoire et les réalités roumaines, dans la continuité d’un Michelet ou d’un Quinet. Ce volume, introduit par une conséquente étude sur le volet roumain de la biographie intellectuelle de Dupront, contient aussi sa correspondance avec Cioran, Ionesco et Eliade, qu’il a soutenus lors de leur difficile installation en France.
Stefan Lemny est docteur de l’EHESS et spécialiste de l’histoire culturelle. Il a notamment publié Les Cantemir : l’aventure européenne d’une famille princière au XVIIIe siècle (Paris, Complexe, 2009) et Emmanuel Le Roy Ladurie : une vie face à l’histoire (Paris, Hermann, 2018).1,210/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270880001