En 1974, après avoir quitté le Japon et fait des études d'art à Los Angeles, Hiroshi Sugimoto arrive à New York. Il y découvre le Musée américain d'histoire naturelle et ses dioramas mettant en scène des animaux empaillés ou de cire devant des décors peints. Frappé par l'aspect artificiel de la mise en scène, il se rend compte que l'illusion fonctionnerait mieux à travers l'oeil d'un appareil photographique. Il entame ainsi en 1974 sa première série, Dioramas, partant du postulat selon lequel les appareils photo montrent toujours la réalité brute, une hypothèse qui piège beaucoup de spectateurs. Cette astuce visuelle, jouant sur l'ambiguïté de la nature des objets, est la base fondatrice de son exploration conceptuelle du médium photographique. La série Dioramas met en scène des animaux - ours polaire, boufs musqués, antilopes, autruches d'Afrique - dans des positions réalistes et dans ce qui semble être leur milieu naturel, comme si le photographe avait capturé un instant vécu de leur existence. Pourtant, on peut ressentir comme une sorte de malaise visuel en regardant les images pour la première fois. Le caractère onirique, presque surréaliste, des paysages et la grande netteté des détails et des matériaux paraissent suspects ; cette perfection nous interroge. Après examen des images, le spectateur prend conscience du travail sur la luminosité et de la précision du cadrage ; la beauté plastique des photographies, trop recherchée pour être naturelle, vient déranger définitivement l'illusion première. Cette édition de Diorama est la première à rassembler l'ensemble de la série en un seul ouvrage et présente une dizaine de photographies récentes (2012).
Hiroshi Sugimoto (Tokyo, 1948) vit et travaille à Tokyo et à New York. Artiste pluridisciplinaire, il travaille avec la photographie, la sculpture, les installations et l'architecture. Son art lie les idéologies orientales et occidentales tout en examinant la nature du temps, de la perception et les origines de la conscience. " Dioramas ", " Theaters ", " Conceptual Forms ", " Seascapes ", " Architecture ", " Portraits ", et " Lightnings Fields " sont ses séries les plus connues. Ses oeuvres figurent parmi de nombreuses collections publiques, dont celles du Metropolitan Museum of Art et du MoMA à New York, de la National Gallery et de la Tate Modern à Londres, et du Musée national d'art moderne ainsi que du Musée d'art contemporain de Tokyo. Les Éditions Xavier Barral ont déjà publié Accelerated Buddha à l'occasion de l'exposition éponyme à la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent en 2012, à Paris.
GUILLAUME APOLLINAIRE, LE FLANEUR DE PARISGrand amoureux de Paris, Guillaume Apollinaire trouva dans la capitale une source d'inspiration en même temps qu'un esprit nouveau libérant la poésie de ses contraintes. Zigzagant dans sa vie comme dans ses vers, il collectionna sans relâche les faits divers, les histoires insolites et les rencontres inattendues, indispensables nourritures d'une œuvre volontairement hétérogène et discontinue mêlant le réel et l'imaginaire.
De la Nouvelle Athènes au Quartier latin, de Montmartre à Saint-Germain-des-Prés, la ville devient sous sa plume un terrain de mots où l'imprévu se pare de lumière.1,100/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503080190002
SAINT GERMAIN DES PRES 100 PHOTOS DE LEGENDEQuelques notes de jazz et tant de souvenirs... La légende de Saint-Germain-des-Prés commence à s'écrire en 1940 quand Sartre et Beauvoir prennent leurs quartiers au Flore ; l'établissement dispose en effet d'un poêle en état de marche, avantage appréciable par temps d'occupation et de restrictions. Elle s'épanouit à la Libération, portée par une jeunesse turbulente qui a envie de s'amuser. La bohème de Saint-Germain des Prés passe sa vie au café et ses nuits au Tabou, habite à l'hôtel et vit de l'air du temps. L'aventure ne dure que quelques années, mais son écho fait le tour du monde. Il en flotte encore le parfum d'insouciance et de liberté dans l'album de famille du quartier réalisé par les plus grands photographes.
The legend of Saint-Germain-des-Prés was created in 1940 by Sartre and Beauvoir themselves, when war-time restrictions made it difficult to keep warm. The bohemian folk of Saint-Germain-des-Prés spent their days at the café and their nights at Le Tabou, the iconic basement of a modest bistro on Rue Dauphine. The adventure only lasted a few years but its echo traveled around the world. The scent of frivolity and freedom still linger in this neighborhood's family album shot by the greatest photographers.820/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503080190001
JOHN CARPENTER1978, Halloween. À moins de trente ans, John Carpenter invente le croque-mitaine le plus glaçant de tous les temps. Ce carton planétaire le propulse dans la cour des grands. S'ensuit une pelletée de chefs-d'oeuvre, tout genre confondu : biopic musical du "King" Presley (Le Roman d'Elvis), dystopie sur une Amérique fascisée (New York 1997), horreur paranoïaque en Antarctique (The Thing), comédie de kung-fu à San Francisco (Jack Burton), western de suceurs de sang (Vampires). Si le public l'a parfois boudé, son empreinte sur le cinéma est indélébile. Réalisateur, scénariste, compositeur, Carpenter sait tout faire, avec une radicalité et une indépendance d'esprit qui lui porteront préjudice autant qu'elles lui vaudront le respect, voire la dévotion. Retour sur la carrière du pirate à la tignasse blanche, qui a pulvérisé les artifices du rêve américain.1,540/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2501160190001
SOUS-SOLL'ensemble photographique Sous-sol 1 / Sous-sol 2 / Sous-sol 3 dévoile un pan méconnu de la vie du quartier d'affaires de La Défense. Plutôt que le spectacle de ses tours de bureaux, à l'architecture conquérante et étincelante, Margaret Dearing dépeint son envers invisible en s'aventurant sous la surface de la grande esplanade, cette vaste dalle de béton construite à partir de la fin des années 1960. En quarante-et-un clichés, Margaret Dearing explore ces espaces du dessous, qui n'ont d'autres fonctions que de service : faire circuler les personnes, les flux et les objets, stocker les véhicules, connecter les réseaux de transport entre eux et au quartier, permettre l'entretien des locaux, la livraison des marchandises, le fonctionnement des équipements techniques. Si le paysage aérien de La Défense rime avec planification et mondialisation, efficacité et fluidité, lumière et transparence, ces valeurs s'inversent diamétralement dans sa part souterraine : séparation des flux et des publics, stratification des sols, parcours labyrinthiques, zones obscures, matériaux mats aux couleurs sourdes. Cols blancs et cols bleus s'y croisent sans se rencontrer, ignorant les silhouettes plus précaires qui tentent de survivre dans les interstices de ce mille-feuille de béton. Deuxième titre de la collection " Point visuel ", ce recueil photographique restitue sous forme de livre les images créées à l'occasion de la commande " Flux, une société en mouvement " du Centre national des arts plastiques, en 2018-2019. Il est accompagné d'un essai original de la critique d'art Marion Delage de Luget : " Des tréfonds - et de ceux qui en font usage ".1,930/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2501090190003